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Ça commence à être le feu aux urgences. Dans la salle d’attente, les patients font la farandole des plaies, déjà 7 en attente. Je suis chaud, le poignet souple, le porte-aiguille dans la main droite, la pince à crochet dans la gauche et le fil à suture entre les dents. Qu’ils y viennent, ils ne vont pas être déçus.
Et puis non……voila les pompiers !
Tranquillement, ils rentrent dans la zone de soins :
– C’est quel problème ?
– Une gastroentérite !
– …………quel âge ?
– 23 ans, elle a fait un malaise après qu’une copine infirmière lui a fait une injection pour arrêter les vomissements.
Je regarde rapidement ma salle de soins, tous les box sont pris, il me reste que la salle de déchocage (pour les patients graves).
– Bon, on la met dans le couloir en attente.
Je repars vers mes sutures et entends d’une oreille distraite :
– On peut avoir un peu d’aide pour la placer sur le brancard (les pompiers)
– Elle ne peut pas se lever ? (une infirmière)
– Bin elle est pas en forme, elle n’a même pas de pouls radial. (les pompiers)
Mon oreille distraite prend feu, petite poussée de tachycardie, je lâche mes instruments et retourne vers les pompiers (et la patiente par la même occasion).
Effectivement, pas de pouls radial (le pouls du poignet) : signe de gravité, d’hypotension sérieuse, de choc, bref c’est pas normal surtout pour une gastroentérite. Elle ne restera pas plus longtemps dans le couloir, je la passe en salle de déchocage, on la perfuse urgemment…. Il me faut une tension, mais bon elle parle donc ça ne doit pas être bien grave. M’enfin, pas de pouls radial !
L’appareil de mesure de la tension lutte, il ne baisse pas les bras, mais il a du mal, au bout de deux longues minutes, il lâche ses chiffres : 43/29. Ça peut paraître beaucoup, mais il faut savoir que la tension normale tourne autour de 120/ 70, mais pour nos patients on enlève souvent le dernier chiffre parlant de 12/7. Donc 43/29 ça fait dans le langage courant………4/3.
– Gloups !!!! On la remplit !!!
Je la regarde, lui parle, elle répond, je relance une prise de la tension, quasiment les mêmes chiffres. On commence la prise en charge initiale, j’appelle le réanimateur, on cherche ensemble l’origine du problème. Quelqu’un est-il venu avec elle ? Un témoin qui était présent ? Rien. On lance le bilan le plus large possible. Avec le traitement initial, elle s’améliore un peu puisqu’on arrive à 67/35 de tension, c’est Byzance !
Pendant plus d’une heure, on continue les manœuvres de réanimation tout en cherchant à comprendre ce qui se passe. Finalement, j’ai sa mère au téléphone qui nous explique qu’elle a une maladie particulière (un dérèglement hormonal rare) qui explique totalement les signes.
On met en place le traitement spécifique immédiatement et elle commence à s’améliorer. Elle terminera en réanimation pour la nuit afin se s’assurer que tout se passe pour le mieux, elle sortira d’ici 48 heures.
En cherchant un peu auprès de l’entourage, elle a plus ou moins volontairement arrêter son traitement quotidien, il va falloir revoir ça avec elle à distance.
À la fin, je suis retourné à mes sutures, tranquillement. 43/29 de tension artérielle ! Dommage, j’ai pas pris mon pouls au moment où les chiffres se sont affichés…pour rigoler…à postériori !